Le classement général avant le passage dans les Alpes:
- Chris Froome (GBR/SKY) 64h47:16.
- Nairo Quintana (COL/MOV) à 3:10.
- Tejay Van Garderen (USA/BMC) 3:32.
- Alejandro Valverde (ESP/MOV) 4:02.
- Alberto Contador (ESP/TIN) 4:23.
- Geraint Thomas (WAL/SKY) 5:32.
- Robert Gesink (NED/LNL) 6:23.
- Vincenzo Nibali (ITA/AST) 7:49.
- Bauke Mollema (NED/TRE) 8:53.
- Warren Barguil (FRA/GIA) 11:03.
- Tony Gallopin (FRA/LOT) 12:02.
- Romain Bardet (FRA/ALM) 13:10.
Trois ascensions au programme :
La Colle-Saint-Michel (Km 96, 2e catégorie), précède la longue montée d’Allos, point le plus haut de cette 102e édition, classée hors catégorie (14 km à 5,5 %), jusqu’à l’altitude de 2250 mètres. Au sommet, distant de 22 kilomètres de l’arrivée, commence une descente très compliquée, longue, sinueuse, vertigineuse, en direction de la vallée de l’Ubaye. Les 6,2 derniers kilomètres (d’une pente moyenne de 6,5 %), sur une route large et roulante, remontent jusqu’à l’arrivée dans la station de Pra-Loup, qui accueille le Tour pour la troisième fois.
La journée des supporters
La vallée de l’Ubaye s’est réveillée avec la certitude que ce 22 juillet 2015 resterait gravé dans les mémoires. Le ballet des camions a débuté bien avant le lever du soleil : des rues de Digne à celles de Barcelonnette, une douce et progressive agitation s’est développée.
Avant le départ des coureurs, le long périple du public a commencé au levé du soleil, dans la montée de Pra Loup. Dès 8h, la montagne s’est laissée conquérir par des dizaines de « grupettos » de supporters, tout aussi motivés à l’idée de grimper vers la station que par celle d’apercevoir les coureurs du Tour de France 2015. Venant rejoindre les 200 camping-cars installés sur les 6 derniers kilomètres d’ascension, les cyclistes et autres marcheurs se sont mesurés au dénivelé final de la première étape alpestre de ce Tour 2015. À 10 h, la foule des grands jours avait déjà recouvert la route du col.
Des véhicules garés partout, des tentes plantées sur les bas-côtés et dans les champs, des familles entières prêtes à faire le plein de cadeaux de la caravane… En une matinée, la montée de Pra Loup a revêtu ses habits de grand col. Une tenue qu’elle n’avait pas portée depuis 1975 et 1980. Mais l’amour du Tour, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. C’est à l’heure du départ que les commentateurs et les spécialistes ont commencé à mettre des mots sur l’étape du jour, entre canicule et nuages menaçants. « Époustouflante« , « fantastique« , « stupéfiante« … Le décor planté comme il se doit, les forçats de l’asphalte n’avaient « plus qu’à » finir le travail.
La journée des coureurs
L’étape a malheureusement vu l’abandon du 3e au général (Tejay Van Garderen malade) et du Champion du Monde (Michal Kwiatkowski).
Un groupe de tête de 28 coureurs s’est détaché, au sein duquel Geschke a attaqué (à 48km de l’arrivée), profitant d’une moto qui doublait à droite.
Thibault Pinot a alors décidé de lancer la poursuite dans la Montée du Col d’Allos : il réussira à réduire l’écart à 1 minute au sommet. Mais c’est sans compter la malchance qui poursuit le coureur franc-comtois depuis le début de ce tour et le fait chuter en descente dans un virage serré. Il repart mais voit rapidement s’échapper ses chances de victoire et préfère jouer la sécurité sur cette fin de descente.
Une autre chute est venue émailler la descente du col d’Allos : celle de Contador à 10km de l’arrivée. Son coéquipier Peter Sagan lui laisse alors son vélo mais l’espagnol a sans doute perdu à ce moment ses espoirs de podium.
Un final haletant
Les coureurs n’ont finalement fait qu’une bouchée du col d’Allos et de la montée de Pra Loup. Les foules massées le long de la route n’ont pas eu besoin d’une énorme surprise ou d’un exploit fantastique des leaders pour faire crier la montagne. L’attente fut longue, mais l’arrivée n’en a été que plus belle et Pra Loup n’a pas boudé son plaisir.

Vainqueur à Pra Loup,Simon Geschke (Giant) s’envole vers l’arrivée dans le magnifique décor du Chapeau de gendarme et du Pain de sucre (crédit photo: Amandine Tormento)
Le public ubayen a suivi du regard le vainqueur Geschke qui s’impose devant Talansky, Uran et Pinot. Quintana et Froome en terminent à 7m15, puis Nibali et Valverde 15 secondes derrière. Contador a finalement concédé plus de 2 minutes.
On espérait une victoire française, pour autant, là-haut sur la montagne, Pra Loup est devenue jaune de plaisir pour le retour du Tour.
Un prélude à de belles victoires françaises
A l’arrivée, Thibault Pinot confiait à France 2 « je vais essayer demain, et jusqu’à samedi ». Et on peut dire qu’il a tenu parole dans les trois étapes alpestres qui suivaient, avec comme point d’orgue sa victoire au sommet de l’Alpe d’Huez le samedi.

Romain Bardet, vainqueur à Pra Loup lors du Dauphiné ici dans la même montée le 22 juillet 2015 (crédit photo: Amandine Tormento)
Romain Bardet qui avait gagné l’étape Digne/Pra Loup sur le Dauphiné s’est quant à lui rattrapé en gagnant l’étape de jeudi entre Gap et Saint Jean de Maurienne.