Il existe en Haute Provence une jeune femme passionnée par la culture du safran. J’ai décidé d’aller la rencontrer.
Je me suis rendue pour cela au Forest Lacourt, joli petit village situé tout prés de Bayons au nord-est de Sisteron.
Rose-Marie Garcin est une jeune trentenaire qui cultive depuis 5 ans le « crocus sativus » (bulbe de safran).
«C'est en regardant un reportage sur Arte de la culture du safran en Iran que j'ai eu le déclic et que j'ai décidé de faire pousser ces jolies fleurs mauves qui donneront ce que l'on appelle l'or rouge ! Mais ce sont les 3 stigmates rouges sang que l'on récolte » me dira-telle.
Ce safran, elle le cultive sur la terre héritée de son grand-père, à 900 mètres d'altitude.
« Saviez-vous » me dit-elle « qu'au 16e siècle, la Provence produisait du safran rapporté d'orient par les croisés ? On le cultivera jusqu'au 19e siècle. »
La culture est ensuite tombée en désuétude, les maladies, les attaques de rongeurs et de fortes gelées ont fini par décimer les bulbes.
Ajoutons a cela une main d'œuvre trop chère : il faut 150 fleurs pour un gramme de safran sec, et tout se fait à la main.
C’est en plein mois d’août que Rose-Marie plante ses bulbes, mais c’est en automne qu’aura lieu la récolte et ce, pendant 4 semaines. Petit à petit, le champ se colorera de fleurs violettes.
Très tôt le matin Rose-Marie va les cueillir, puis en recueillera les précieux stigmates, les séchera au four et les mettra dans des bocaux.
Puis viendra le temps de délicieuses confitures safranées. Je les ai goûtées, c’est un régal !
Alors, si vous voulez allier expériences poétique et gustative, partez vous aussi, à la découverte de cette fleur magique et je suis prête à parier qu’elle vous envoûtera.
Evelyne Grimaud