Et le monde rural ? quel avenir ?

Le monde rural a besoin d’un effort de solidarité nationale pour faire face aux profondes mutations de son environnement et de ses particularités propres.

Les populations urbaines accèdent aujourd’hui sans difficultés majeures à l’ensemble des services, technologies et outils divers leur facilitant la vie quotidienne. Le monde rural en revanche, malgré un accroissement moyen d’environ 1,5 d’habitants chaque année, peine de plus en plus à conserver le même accès aux différentes facilités du monde moderne. Les politiques d’aménagement du territoire, comme les initiatives privées, se concentrent désormais plus naturellement et avec plus d’intérêt sur les zones urbaines.

Cette situation a conduit un groupe de députés venant des circonscriptions rurales à s’organiser dans un groupe « la droite rurale » et à présenter une proposition de loi « tendant à mettre en place un Plan Marshall » pour la ruralité. M. Daniel Spagnou, député de la 2nde circonscription des Alpes de Haute Provence fait partie de ce groupe.

La proposition de loi s’intéresse aux différentes problématiques qui pénalisent le monde rural: le transport de proximité, le désenclavement, la mobilité des jeunes, la présence du service public, des services de soins, l’assistance aux plus démunis, la fracture numérique, la sécurité en zone rurale, le tourisme, le commerce de proximité, le développement économique avec diverses mesures dont les « zones franches rurales » (qui ne supplanteraient pas les « zones de revitalisation rurales » mais les accompagneraient), le secteur associatif et les volontariats, la culture qui « ne doit pas être considérée comme une prérogative des villes« , les coopérations entre collectivités locales, le logement (pour lequel les aides sont surtout ciblées vers les zones urbaines), le rééquilibrage des dotations globales de fonctionnement entre zones rurales et zones urbaines, la simplification des mécanismes de l’Agenda 21 dans les petites communes, la protection des zones foncières rurales.

Voila un programme ambitieux, mais nécessaire dont l’approbation n’est pas acquise, d’autant plus que cette proposition n’est pas encore inscrite au programme de travail de l’Assemblée nationale.

Pour nous, la lecture de cette proposition permet de mesurer le fossé qui se creuse lentement entre le monde rural et le monde urbain, du fait de leurs caractéristiques propres certes, mais aussi du fait d’une gouvernance agissant à partir d’une vision urbaine de la société et créant, dans tous les domaines, des normes adaptées avant tout aux villes et communes urbaines. Deux articles s’attaquent notamment à « l’adaptation des normes en milieu rural » et aux « mesures de simplification administratives » pour les petites communes rurales.

Qu’il s’agisse de notre gouvernement national ou de l’Union européenne, les modèles politiques, administratifs, réglementaires se construisent certainement trop de façon mécanique, définissant des critères raisonnables pour les centres urbains, mais souvent discriminants pour les zones rurales. Et pourtant, celles-ci souffrent, en silence de grandes difficultés. Ainsi, selon un rapport intitulé «Pauvreté, précarité, solidarité en milieu rural » de l’inspection générale des affaires sociales et du Conseil général de l’agriculture, « 13,7 % des campagnards sont touchés par la pauvreté contre 11,3 % des urbains ». La proposition de loi souligne d’ailleurs que: « Il apparaît que, de plus en plus, la campagne devient un réservoir de laissés-pour-compte et qu’ainsi, une frange non négligeable des populations urbaines précarisées rejoint les rangs des petits agriculteurs et des bénéficiaires ruraux des minima sociaux ».

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